Route forestière des Tamarins Sud, Tévelave Sentier des Ouvriers
Qui est aussi le point de départ du sentier Piton Rouge sur les traces du roi Phaonce
Piton Rouge est un site remarquable de part ses point de vues sur la côte ouest et le littoral Saint-Leusien, mais surtout du fait de son histoire : des esclaves en fuite appelés « marrons », dont le roi aurait été Phaonce, se réfugièrent très loin et très haut dans les grottes et sur les pentes du Maïdo.
Le Marronnage… ou la fuite des opprimés
Le Marronnage, commun à diverses colonies, est plus qu’un simple épisode à La Réunion : il est le ciment culturel de la vie humaine sur cette île.
L’arrivée des esclaves
Les premiers habitants de l’île Bourbon furent, en 1663, Louis Payen et une dizaine de Malgaches qui l’accompagnaient. C’est la fuite de ces derniers qui marqua le début d’une longue série d’échappées belles vers la liberté.
Jusqu’au début du XVIIIe siècle, rares sont les esclaves qui bravent interdits et peur pour vivre sans maître ; une dizaine de Marrons est recensée dans les bois. Puis le phénomène s’amplifie. En 1721, on en compte 2.000.
Le peuplement rapide de l’île (environ 1.000 habitants dont la moitié d’esclaves en 1713, contre 61.300 dont 50.000 esclaves en 1789) a plusieurs causes. D’abord, fin XVIIe, ce sont les femmes qui manquent aux colons bourbonnais… première arrivée d’esclaves. Ensuite, l’exploitation du café (début XVIIIe) puis celle des épices et enfin celle de la canne à sucre (début XIXe) nécessiteront une main d’oeuvre supplémentaire… et donc des esclaves.
Même si le code Noir sévissait aussi à La Réunion, l’esclavage y était, paraît-il, moins » pénible » qu’ailleurs… Mais privation de liberté, non reconnaissance en tant qu’être humain, séparation des familles, restent des blessures ouvertes. Certains esclaves préféraient donc la fuite, en dépit du sort promis s’ils étaient retrouvés.
source: www.ouest-lareunion.com
Diverses formes de marronnage
La fugue (un mois), était passible du fouet, de la marque à l’épaule et de l’amputation d’un morceau d’oreille. D’autres esclaves partaient définitivement et s’organisaient en bandes ; certaines, nomades, changeaient de campement tous les soirs, tandis que d’autres, sédentaires, élisaient domicile en un endroit et créaient des villages, entreprenaient des plantations, instauraient selon leurs origines des systèmes politiques dirigés par des chefs ou des rois (comme le Roi Phaonce). Ce fut le premier peuplement des Hauts de l’île, délaissés par les Colons.
Pillages et captures de femmes pousseront le gouvernement à instaurer la chasse aux Marrons : les chasseurs traqueront et ramèneront les esclaves fugitifs morts ou vifs, moyennant finance. Les rescapés seront atrocement punis.
Cette répression n’empêcha pas le Marronnage de durer jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1848 et même après, certains affranchis refusant de travailler pour leurs anciens maîtres et préférant fuir vers les montagnes.
Des traces indélébiles dans la mémoire du peuple réunionnais
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Si le marronnage est encore présent à l’esprit, ce n’est pas tant par les vestiges qui pourraient en témoigner, ils sont rares, que par des noms de lieux qui viennent de l’histoire des Marrons.
Par exemple, les trois cirques de La Réunion doivent leur nom à des Marrons :
- Mafate était un Marron
- Cilaos, capitale du Grand Roi de l’Intérieur, Baâl, un Marron, viendrait du malgache Tsilaosa : » pays qu’on ne quitte pas «
- Salazie, enfin, viendrait du malgache Salaozy, » bon campement « , nom donné par d’autres Marrons.
La tradition orale, notamment les contes, permet aussi de transmettre la signification historique des noms de lieux liés à l’histoire des Marrons
Ainsi, le conte d’Enchaing et Héva…
Alexis avait une esclave du nom d’Héva. Un jour où il l’avait battue jusqu’au sang, elle s’enfuit avec son aimé, Enchaing, vers la Rivière du Mât pour se réfugier dans les montagnes. Ils découvrirent un piton en haut duquel ils s’installèrent. Ils y vécurent heureux et libres plusieurs années durant, et Héva mit au monde plusieurs enfants.
Mais M. Alexis, furieux de leur fuite, avait demandé à un chasseur de Marrons, Bronchard, de les retrouver. Sa recherche dura de nombreuses années jusqu’à ce qu’il crut tuer Enchaing qui s’était jeté dans la ravine par crainte de la capture. Sûr qu’il avait réussi, il retourna avertir M. Alexis, tombé malade, qui exigea des preuves.
Bronchard repartit donc en quête du corps sans vie d’Enchaing qu’il ne trouva pas. Il le traqua sans relâche et le découvrit sur le piton. Capturés, les amants et leurs enfants furent remis à la fille de M. Alexis, celui-ci ayant décédé. Prise de compassion, elle les affranchit et ils purent retrouver leur piton, le Piton d’Enchaing.
… et le conte de grand-mère Kal
Grand-mère Kal était une vieille et méchante femme. Cruelle avec ses esclaves, elle décida d’en acheter un qui pourrait les mater. Mafate arriva donc de Gorée.
Mais l’homme était écœuré par les traitements infligés aux autres esclaves et il partit marron. Se dirigeant vers les montagnes, il remonta une rivière de galets où poissons et crevettes vivaient en abondance, il vit aussi nombre d’arbres offrant leurs fruits à qui tendait la main. Sûr que ce lieu serait parfait pour ses amis esclaves, il revint les chercher.
Mais Grand-mère Kal fut avertie des projets de marronnage. Elle sévit en tuant plusieurs Marrons. Mafate, qui avait réussi à s’enfuir, prépara une mixture pour la grand-mère. Elle la but, croyant à de l’eau, et fut changée en corbeau pour prévenir les familles d’un malheur à venir. Les esclaves, libérés de cette vieille femme, rejoignirent Mafate dans le cirque qui porte désormais son nom.
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Route forestière des Tamarins Sud
Altitude maximum: 1802 m
Altitude minimum: 635 m
Denivelé total positif : 1441 m
Denivelé total négatif: -1438 m
Route forestière des Tamarins Sud par la forêt de Tévelave. Vous laissez la voiture sur la route Hubert Delisle, départ du chemin Alambic vers le Tévelave et le Sentier des Ouvriers retour route forestière Timour puis les Colimaçons les Hauts, Notre Dame des Champs, la Chaloupe St Leu, le Cap Camélias, le Plate 48 km très beau parcours