La route Hubert Delisle beaucoup la pratique, mais au fond qui est ce Louis-Henry Hubert-Delisle
L’histoire de La Réunion n’est pas très longue ; tout au plus 350 ans, mais combien de gouverneurs, combien de préfets avons nous vus défiler ? Et dans toute cette trâlée combien ont laissé après eux des regrets ? Tout au plus une poignée. Combien en avons-nous vus partir avec soulagement ? Tout un chargement. Combien, par contre, ont glissé sur notre mémoire comme l’eau sur feuille de songe ? La très grande majorité.
Parmi ceux que l’on a regrettés, figure Louis-Henry Hubert-Delisle, un de nos rares gouverneurs créoles. Il est né en 1810 à Saint-Benoît ; c’est là qu’il a passé sa jeunesse avec ses quatre frères et sa sœur, dans une famille opulente établie depuis longtemps dans l’île, jusqu’au jour où ses parents décidèrent de s’installer près de Bordeaux dans le château de Bouilh, (château classé monument historique en 1943 où habitent encore des descendants de la famille).
Pourquoi la famille a-t-elle quitté l’île ? Aux historiens de répondre. Ont ils vécu dans le Bordelais avec le cœur toujours un peu « amarré » à La Réunion ? Sans doute, car comme le dira Joseph Bédier traduisant en créole un vers du poète latin Horace :
« Quand i sava l’aut côté la mer,
Le ciel y change, le ker i change pas.»
Le jeune Hubert Delisle fera à Paris des études de droit, deviendra avocat, journaliste ; se mariera à sa cousine Amélina Pignolet, s’intéressera à la politique, deviendra maire de Saint-André de Cubzac, puis représentant de la Gironde à l’assemblée
constituante de 1848, et à l’assemblée législative. Membre du comité des colonies, il se fera remarquer par ses prises de position en faveur de son île natale. Par la suite il se ralliera au Prince-Président. Le 17 mars 1852, quelques mois avant le rétablissement de l’Empire et la proclamation de Napoléon III, il sera nommé gouverneur de La Réunion sur proposition de son ami Théodore Ducos, ministre de la Marine et des Colonies.
Lorsque Hubert-Delisle débarque à La Réunion après trois mois de voyage sur la frégate « La Belle-Poule », il est accueilli par le maire de Saint-Denis et une foule enthousiaste : salve de 13 coups de canon, discours lyriques, fête et repas de réception. Rien ne manqua…Mais en administrateur prudent, connaissant la vie à la Réunion et la mentalité de ses compatriotes, il avait, au moment de sa nomination, adressé à un ami une lettre qui fut publiée dans les journaux locaux ; il déclarait entre autres « qu’il se placerait au-dessus de toutes les influences ». Il ajoutait que ses compatriotes « pourraient compter sur ses efforts pour développer la prospérité du pays…et que son administration se montre(rait) soucieuse d’accomplir sa mission avec une juste et sévère impartialité. »
Dès le départ Hubert Delisle avait pris conscience de la nécessité de désenclaver le pays et se lança dans une politique de grands travaux. Le bilan de ses cinq années comme gouverneur de La Réunion est impressionnant :
Il s’attache d’abord à terminer la route qui fait le tour de l’île par le Grand Brûlé, ce qui fut fait en 1854. Puis il fait ouvrir la route des Plaines qui mène de Saint-Pierre à Saint-Benoît et lance la route des Hauts qui s’appellera plus tard la Route Hubert-Delisle : cette seconde route de ceinture, même incomplète, (Hauts de l’ouest, du sud et de Saint-Benoît), permettra à une nombreuse population d’affranchis et de « petits Blancs » de s’installer dans les Hauts et de se livrer aux cultures vivrières. Il fait également élargir la route de la Montagne et commencer le creusement du tunnel sous le Cap Bernard. En outre comme La Réunion ne possède pas de rade bien abritée, il lance en 1854 le chantier du port de Saint-Pierre.
Non seulement il s’efforce de désenclaver l’île, mais tâche de la faire progresser dans les domaines économique, social et culturel. Il est à l’origine de la création de la Caisse d’épargne et du Muséum d’histoire naturelle , fonde une bibliothèque publique, institue la Société des Sciences et Arts, crée la léproserie, inaugure le monument en l’honneur de Mahé de Labourdonnais etc.
En 1858, après cinq ans et demi consacrés au développement de son île natale, Hubert-Delisle repart pour la Métropole. Les raisons en sont sans doute multiples : état de santé, désir de retrouver sa famille dans le Bordelais, aspiration à un poste plus important au niveau national…
En ce laps de temps relativement court, Hubert-Delisle aura transformé son île, même si tous les projets ne pourront être réalisés ; il aura ouvert de nouvelles voies pour désenclaver le pays, construit des infrastructures et des bâtiments qui donnent encore en partie leur physionomie à Saint-Denis et à Saint-Pierre. C’est un bâtisseur de notre patrimoine.
L’ère Hubert-Delisle est exceptionnelle et coïncide avec un réel essor dû au développement de l’économie sucrière. Cette période faste ne devait malheureusement pas durer…
source : https://dpr974.wordpress.com/2010/12/01/hubert-delisle-un-batisseur-de-notre-patrimoine/
Le Château du Bouilh, commune de Saint-André de Cubzac, est situé à 26 kilomètres de Bordeaux et de Blaye et à 29 kilomètres de Saint-Émilion (les trois villes sont classées au Patrimoine Mondial de l’UNESCO). Le Bouilh est constitué d’un ensemble de bâtiments : pavillon d’honneur et communs disposés en hémicycle qui datent du XVIIIe siècle. L’architecte est Victor Louis, architecte du Grand Théâtre de Bordeaux, qui y travailla de fin 1786 à août 1789. Le château fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 17 mars 1943. Il est ouvert au public depuis cette date.
Le château du Bouilh qui est construit sur les bases d’un château médiéval, appartient aujourd’hui à la famille Feuilhade de Chauvin qui organise des visites du monument toute l’année. Les renseignements concernant cet ancien manoir sont peu nombreux.
Nous savons seulement que le manoir avait un nombre restreint d’appartements : une salle basse, une salle haute, quatre chambres de maîtres, une cuisine,
une fournière, des prisons. Un pont-levis décelait la présence des douves. Le château était ceint de murailles.
Le Bouilh était la propriété de la famille de Montferrand qui vendit au XVIè siècle le domaine à la famille de Lannes. Il est transmis ensuite aux Durfort puis aux La Tour du Pin. Le château passe de père en fils jusqu’au comte Jean-Frédéric de La Tour du Pin. Il débuta dans la carrière militaire en 1741, fut lieutenant-général des armées du roi, commandant des provinces du Poitou, d’Aunis et de Saintonge et député de la noblesse aux États-Généraux. Le manoir du Bouilh ne pouvait plus convenir à un tel personnage auquel souriait de plus en plus la faveur royale.
Comme un jour, le comte sollicita le roi Louis XVI de paraître dans sa province de Guyenne, et celui-ci lui ayant répondu « Mais il n’y a aucun château pour m’y recevoir ! », le comte résolut d’offrir à son roi un séjour digne de lui en faisant édifier l’actuel château. Mais en 1789, le comte est nommé par le roi Ministre de la Guerre.
Immédiatement, il ordonne d’arrêter la construction du château pour ne pas être soupçonné d’utiliser l’argent de l’État pour édifier une œuvre qui lui était propre. Compromis dans le procès de la reine, il fut arrêté et guillotiné le 28 avril 1794. Son fils, le marquis Séraphin de La Tour du Pin hérita du château. Son épouse est Lucy Dillon, auteur des Mémoires d’une femme de cinquante ans, un journal passionnant dans lequel elle raconte toute sa vie. En 1835, le fils de Séraphin est compromis dans l’affaire de la Duchesse de Berry ce qui le décida à vendre tous ses biens de France et à se réfugier en Suisse.
En 1835, le Bouilh passe dans les mains de Florentin Hubert-Delisle, créole réunionnais, dont le fils est Henri Hubert-Delisle (1811-1881). On célèbre cette année le bicentenaire de sa naissance. Des manifestations vont être organisées lors des Journées du Patrimoine. Pour célébrer les relations de leur ancêtre avec l’empereur Napoléon III et la famille impériale, les propriétaires ont aménagé une pièce en « salle Bonaparte« .
Des souvenirs de famille permettent de voyager à travers l’histoire d’Henri Hubert-Delisle qui, parti de La Réunion, s’est installé au Bouilh puis a étudié à Paris avant de devenir député et maire de Saint-André-de-Cubzac. Ne résistant pas à la tentation de revoir son île natale, il y est nommé gouverneur de 1852 à 1858. Atteint par la maladie, il termina sa vie au Bouilh après avoir exercé les fonctions de sénateur et de président du Conseil général de la Gironde. Son épouse, Amélina Hubert-Delisle était célèbre à la Cour où elle était dame d’honneur de l’impératrice Eugénie. En 1864 en la chapelle du château, Noëline Hubert-Delisle épousa Édouard de Feuilhade de Chauvin. Le château du Bouilh appartient aujourd’hui à ses descendants.
Pendant une heure de visite, l’historien Christophe Meynard, auteur d’un livre sur Saint André de Cubzac et le château du Bouilh, fait découvrir aux visiteurs le bel escalier d’honneur puis une enfilade d’une quinzaine de pièces meublées aux murs chargés de tableaux. De la bibliothèque aux milliers de livres à la cuisine aux cuivres d’époque, le Bouilh recèle de nombreuses petites histoires qui font la grande histoire. On peut aussi admirer la charmante chapelle du début du XIXe siècle où sont enterrés les propriétaires et le pigeonnier du XVIe siècle aux 1200 logettes pour pigeons.
Plusieurs films ont été tournés au Bouilh : « Cousin Bette » en 1996 avec Jessica Lange, Géraldine Chaplin et Hugh Laurie (Dr House), « Monsieur Léon » en 2006 avec Michel Serrault et Clémentine Célarié et récemment « La Maison des Rocheville » en 2010 avec Alexandre Brasseur et Virginie Desarnauts.
Cette année, deux pièces ouvertes à la visite ont été restaurées ce qui permet de rafraîchir les lieux. D’autres travaux suivront sur la façade du château. Autres nouveautés : des visites guidées en anglais et la préparation d’un colloque pour le mois de septembre 2011. Le château est ouvert du 1er juillet au 1er octobre. Visites guidées le jeudi, samedi et dimanche de 14 h 30 à 18 h 30. Accueil de groupes toute l’année sur rendez-vous. Pour tout renseignement concernant les visites, tél. 05 57 43 06 59 et site Internet : http://chateaudubouilh.jimdo.com . (merci à Christophe – Copyright photos : DR)
source : http://www.noblesseetroyautes.com/2011/07/visite-guidee-du-chateau-du-bouilh/
Route forestière des Tamarins Nord, Maïdo 58 km
Altitude maximum: 2118 m
Altitude minimum: 680 m
Denivelé total positif : 1935 m
Denivelé total négatif: -1917 m
Mettre votre voiture au décollage parapente les Colimaçons les Hauts prendre le Chemin Mango Route forestière Piton Rouge, puis la Route forestière du Timour puis la Route forestière des Tamarins Nord.
Monter au Maïdo pour redescendre par la Route forestière du Maïdo ou route forestière n°8, retour par la route Hubert Delisle : La Croix, Les Trois Bassins et enfin les Colimaçons les Hauts